Le mot travail, selon une étymologie parfois contestée, viendrait du latin tripalium qui désignait un ingénieux instrument de torture consistant à ne pas empaler un condamné avec un seul pal mais avec trois, disposés en faisceau. La directive Services Médias Audiovisuels adoptée en 2018 dont la transposition est actuellement et douloureusement en cours en Europe et notamment en France entend aussi contraindre les services de svod américains selon trois axes : les obliger à investir une partie de leur chiffre d’affaires dans la production locale, les obliger à offrir au moins 30% de programmes européens et enfin les soumettre aux règles fiscales et réglementaires non plus du seul pays où elles s’installent mais aussi de ceux qu’elles visent. Un article récent de Variety expose cette torture à laquelle sont promises les plateformes américaines. Mais ne peut-on pas aussi renverser la perspective en remarquant que Netflix, Amazon et Disney, les trois services qui mènent une vraie offensive européenne présentent trois modèles tellement différents qu’il sera bien difficile de les faire entrer dans un seul texte ? Jusqu’à le faire éclater ?
Système audiovisuel
Economie d’ensemble du système, articles portant sur plusieurs domaines tels que la télévision, le cinéma, la vidéo, etc…
Vers la vraie valeur télévisuelle du foot?
L’échec de Médiapro, prévisible et d’ailleurs prévu, est l’occasion de se poser la question suivante : en France quelle est la vraie valeur télévisuelle du foot?
Téléfoot, la chaîne qui court à ses pertes
L’annonce le 1er juin dernier d’un accord entre TF1 et le groupe Mediapro a été reprise avec une très grande complaisance un peu partout (à l’exception de Jamal Henni dans capital.fr). Cette annonce ne mérite-t-elle pas cependant quelques commentaires intrigués ?
Au cas où une loi finisse par passer au Parlement
Rôle et contraintes des distributeurs, droits sportifs, cadre pluri-annuel de l’audiovisuel public
La boussole grossière de la bourse
Il est souvent dangereux de faire confiance aux évolutions de la bourse pour en tirer des conclusions sur la bonne ou mauvaise santé des entreprises cotées. Des cas d’emballements excessifs dans un sens ou dans un autre sont dans la mémoire de tous. Cependant, faute de mieux dans cette période où les marchés, les vrais, sont en partie suspendus, la bourse présente l’avantage de rester active et donc de fournir quelques indices. Et celle de la franchise. C’est pourquoi l’expression de “boussole grossière” doit être prise dans les deux sens de l’adjectif. Les remarques qui suivent proviennent de la comparaison de la moyenne des cours de bourse de 24 sociétés américaines et européennes entre la dernière semaine de 2019 et la semaine suivant Pâques en 2020. Soit trois mois et demi, marqués à mi-parcours par les conséquences de l’épidémie du coronavirus.
Feu la loi? (1/5)
Il est encore bien trop tôt dans notre secteur pour que des prévisions chiffrées soient à la fois possibles et utiles. A court terme la durée et les modalités de la période de déconfinement sont deux variables cruciales, mais nous en sommes encore au stade des hypothèses au mieux, des fake news au pire. L’efficacité des mesures macro-économiques pour permettre une reprise n’est pas plus prévisible pour les deux années suivantes. Toutes sont aléatoires à ce stade, avec une ampleur dans les hypothèses possibles qui rend vains les calculs.
Chronologie des médias : attention danger !
A côté de la loi sur l’audiovisuel qui sera débattue en principe au printemps, à côté des décrets portant sur la publicité et la production indépendante, le gouvernement est engagé sur un troisième front, en apparence plus technique, mais au moins aussi important, celui de la chronologie des médias. En résumé : comment obliger Netflix à financer en France des films qu’il pourrait exploiter raisonnablement (c’est-à-dire vite après leur sortie) sans faire exploser un système dans lequel Canal+ reconsidère le bilan de ses avantages et de ses contraintes. Equation impossible?
L’audiovisuel public européen, quel dommage !
Le 9 décembre 2019 risque de rester comme une date noire de l’histoire du secteur audiovisuel européen. Boris Johnson, à la fin de sa campagne électorale victorieuse, a en effet déclaré que la question du maintien du financement public de la BBC se posait désormais, reprenant en version plus hard une idée que sa secrétaire d’Etat à la culture, Nicky Morgan, avait déjà avancée en octobre : les autres entreprises de média se financent toutes seules, pourquoi ne pas imaginer un système d’abonnement à la Netflix pour la BBC? « The system of funding out of what is effectively a general tax bears reflection… how long can you justify a system whereby everybody who has a TV has to pay to fund a particular set of TV and radio channels, that is the question ”. Certes, compte tenu de l’image générale de Boris Johnson en Europe, un optimiste pourrait penser que cette idée est donc désormais grillée de ce côté-ci de la Manche, car l’appliquer serait faire du Boris Johnson. Hélas, autant les qualités de la BBC ont du mal à être imitées sur le continent, autant ce qui lui arrive de triste se duplique au contraire très facilement. Et l’idée de supprimer le financement public de la BBC fait écho à des évolutions qui incitent plutôt au pessimisme.
L’adieu aux jeunes
Un spectre hante la télévision, celui du vieillissement. Le mal ronge la valeur en bourse des chaînes privées et donne aux politiques des envies de réformes de l’audiovisuel public. L’incendie prend de l’ampleur. Quelles sont les chances des pompiers de le maîtriser?