L’audiovisuel, combien de divisions ?

Le site Diplomeo recense en France 450 formations aux métiers de l’audiovisuel et 288 au journalisme. C’est beaucoup trop, et on va voir que, même si chacune de ces formations n’accueillait que 10 étudiants, la moitié ne trouveraient surement pas de travail. La faute en revient sans doute à une récurrente et grossière surestimation de la taille du domaine.

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10%… de nuances de gris

Piratage, porno, travail au noir, secrets de YouTube, l’audiovisuel a beau être par définition un domaine en pleine lumière, sondé, pesé, mesuré par une vingtaine d’administrations et d’instituts spécialisés, il n’en conserve pas moins ses replis et ses zones d’ombre. Or ce ne sont pas des détails…

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YouTube et le service public, ou le Renard et la Cigogne

YouTube est désormais la première offre de programmes audiovisuels culturels et éducatifs. Quand Google sera démantelé, quand les méthodes de recommandation et de filtrage de la plateforme seront contrôlées publiquement, il faudra se demander quelle place faire à YouTube au sein du service public audiovisuel du XXIème siècle. La première?

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Production audiovisuelle, le calme avant la révolution ?

L’audiovisuel dans son ensemble vit une période de bouleversements technologiques et économiques qui en distordent les équilibres : internationalisation très rapide, irruption d’entreprises technologiques, mutation des habitudes de consommation, stagnation globale des ressources. Pourtant la production de programmes qui en constitue le cœur du point de vue éditorial semble à l’abri de la tempête, en tout cas ses éventuels soubresauts ne défraient pas la chronique. Sagesse des femmes et des hommes de contenus regardant placidement passer les « révolutions » chez leurs clients tout en sachant qu’à la fin ils vont ramasser la mise ? Ou bien inconscience d’un domaine protégé par une forteresse réglementaire le gardant à l’abri, pour l’instant, des violences du marché ? Probablement les derniers instants d’un éco-système mis en place dans les années quatre-vingt et qui doit et qui peut se transformer en profondeur.

(version actualisée en juillet 2019 d’un article paru en mars: incorporation des données 2018, de certains commentaires ou réponse à des commentaires, nouvelle conclusion )

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La crise de la pub n’est pas drôle

L’apparition de supports publicitaires en ligne à partir de 1998 a eu des effets dévastateurs sur l’organisation du marché publicitaire. Et par contre-coup sur toute l’économie des médias et pour finir sur la démocratie. L’ensemble de ces supports, d’abord marginaux, n’a mis qu’une douzaine d’année pour constituer dans la plupart des pays développés le premier segment du marché publicitaire, devant la télévision. Les conséquences de cette transformation ne sont pas toutes heureuses et ses causes ne sont pas toutes justes.

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L’audience de la télévision : et si on la mesurait autrement ?

Depuis plus de cinquante ans l’audience de la télévision est décrite toujours avec les deux mêmes notions, le share et le rating, soit la part d’audience et le nombre moyen de téléspectateurs. La montée en puissance de Netflix et de YouTube, en passe de devenir les leaders du temps passé devant les écrans doit être l’occasion de dépoussiérer ces concepts.

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Le blues de la télévision commerciale.

Les groupes de télévisions commerciales européens sont apparus dans les années quatre-vingt. A l’exception d’ITV, chaîne britannique créée en 1955, mais sous une forme bien différente cependant de sa structure actuelle. Typiques des “eighties” avec leur voisine la publicité, elles ont incarné la modernité des deux dernières décennies du XX° siècle, avec les paillettes des émissions populaires et la puissance politique de leur audience. En Allemagne, RTL, Sat1 et Pro 7, en France TF1 et M6, en Italie Canale 5, Rete 4 et Italia 1 les chaînes de Médiaset de Silvio Berlusconi, en Espagne Antena 3 du groupe Atresmedia ont rejoint ITV. Ces sept groupes sont tous côtés sur les marchés financiers des cinq grands pays européens. Et tous boudés.

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La croissance souterraine de l’audience des médias audiovisuels étrangers en France

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Pendant longtemps la France est restée un container étanche à l’audiovisuel étranger. Plus que dans n’importe quel autre marché, si on prend le problème par le bout économique, et plus que dans n’importe quelle autre industrie culturelle, la télévision est restée nationale, à l’abri de la mondialisation, en tout cas en ce qui concerne les entreprises. Certes il y a toujours eu des séries et des films américains en grand nombre sur les écrans français, mais ils étaient diffusés en français par des diffuseurs français. La télévision étrangère n’était qu’une bizarrerie régionale réservée à quelques frontaliers, dont les études montraient qu’elle n’obtenait qu’une audience confinée dans la marge d’erreurs statistique, sauf de temps en temps pour un matche de football non retransmis par les chaînes nationales. La diffusion était très majoritairement hertzienne et la loi empêche en France qu’une fréquence soit attribuée à une chaîne détenue à plus de 20% par une entreprise extra-communautaire. Sur le câble et le satellite pourtant des chaînes étrangères, parquées dans des numéros de chaînes à trois chiffres, étaient présentes depuis longtemps mais sans succès.

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Quelle place pour la télévision dans un monde numérique ?

(article rédigé en février 2018 et réactualisé en mars 2023)

La télévision a plus de soixante-quinze ans. Elle est apparue comme média accessible vers 1946, quelques années plus tard en Europe. On peut partager ces trois quarts de siècle en deux périodes. Pendant la première moitié de son existence, trente-cinq ans, jusqu’environ 1981, soit une génération, la télévision est passée de 0% de foyers équipés à presque 100%. Mais pendant cette période le nombre de chaînes a très peu augmenté, notamment en Europe. Ce qui veut dire que petit à petit, une émission quelconque a vu son audience grandir considérablement, jusqu’à représenter dans les grands pays européens, plusieurs dizaines de millions de personnes par jour au début des années quatre-vingt. Tous les jours. Quel que soit le genre de programmes. Et le lendemain, dans les cours de récréation, les repas de midi, les cantines et les bureaux, les programmes acquéraient une deuxième vie, aussi importante que la première, celle des conversations. La télévision a été le premier, et reste le plus grand, média social. Et c’est dans cette période qu’elle s’est forgé une représentation de son public, des personnes à qui elle s‘adressait, qu’elle conserve encore même si le monde a bien changé. Ce public n’était pas la foule du théâtre ou du concert. Ni celle de la salle de cinéma. La télé s’adressait aux familles, au cœur de leur vie de famille. Pas aux individus directement, mais à un collectif privé, celui du foyer, et qui élargissait son cercle dès le lendemain. Et c’est dans ce moule que les genres de programmes, les architectures des grilles de programmes, les grandes lois de l’économie de la production des émissions ont été coulées.

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