Piratage, porno, travail au noir, secrets de YouTube, l’audiovisuel a beau être par définition un domaine en pleine lumière, sondé, pesé, mesuré par une vingtaine d’administrations et d’instituts spécialisés, il n’en conserve pas moins ses replis et ses zones d’ombre. Or ce ne sont pas des détails…
YouTube
YouTube et le service public, ou le Renard et la Cigogne
YouTube est désormais la première offre de programmes audiovisuels culturels et éducatifs. Quand Google sera démantelé, quand les méthodes de recommandation et de filtrage de la plateforme seront contrôlées publiquement, il faudra se demander quelle place faire à YouTube au sein du service public audiovisuel du XXIème siècle. La première?
Les limites durables de la mesure de l’audience non-linéaire de la télévision et surtout des réseaux sociaux. Et les moyens de s’en accommoder.
Résumé :
Les vidéos à la demande (non-linéaire) ne seront probablement jamais mesurées de façon comparable à l’audience de la télévision de jadis. Pour cinq raisons :

- Des sources hétérogènes, dispersées, en nombre croissant
- La prolifération des technologies de base
- Des difficultés conceptuelles pour définir une vidéo vue
- Deux zones grises importantes : les robots et les pirates
- Le manque d’intérêt des publicitaires pour jouer leur rôle traditionnel de juge de paix.
Le trompe-l’oeil de l’User generated Content
article paru en 2008 sous le titre
“User Generated Contents : passade, retour aux sources ou révolution ?” dans l’ouvrage collectif Culture Web sous la direction de Xavier Greffe et Nathalie Sonnac ed Sirey-Dalloz
L’éclatement de la bulle financière en 2000-2001 a été le point de départ d’une deuxième vague de développement de l’offre de services en ligne à destination du grand public. Souvent désignée sous le terme de « Web 2.0 » elle repose sur plusieurs innovations qui interagissent les unes avec les autres. Il est cependant fréquent que l’on n’en retienne qu’une, celle des « user generated contents » que nous désignerons ici sous le terme français de « contenus auto-édités numériques» (CAEN)[1]. Le symbole le plus connu de cette deuxième vague est sans doute l’encyclopédie en ligne Wikipedia, créée en 2001 par l’américain Jimmy Wales, et qui repose sur l’idée d’articles écrits et corrigés par les utilisateurs de l’encyclopédie eux-mêmes. Mais une des caractéristiques les plus importantes de ce phénomène, et qui en rend l’appréhension parfois malaisée et source d’illusions, est justement son caractère multiforme. Quels contenus sont des CAEN ? Un article sur Saint-Augustin dans Wikipedia, comme une vidéo de beuverie sur Dailymotion. Un logiciel d’archivage de vidéothèque comme un hommage à Miles Davis par une école de jazz de Nice. Un blog d’économiste consacré à la mondialisation de l’agriculture, comme une série de photos de nus sur MySpace. D’un extrême à l’autre du sérieux, d’un extrême à l’autre de l’élaboration. Pourquoi alors recouvrir cet inventaire à la Prévert d’un terme unique ?