Cinéma 2018: fake news, grand écart et rapport Bonnell

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La semaine du 18 mars 2019 a vu la publication de deux documents bourrés de chiffres mais également bourrés de sens pour qui s’intéresse à l’économie du cinéma en 2018. Par ordre de parution, le bilan de la production cinématographique française du CNC, puis le rapport annuel de la Motion Picture Association of America. Spoiler : il y en a un rempli de bonnes nouvelles et l’autre beaucoup moins. Re-spoiler : les deux disent que tout va bien.

Selon la MPAA le marché mondial du cinéma et du home entertainment market (qui recouvre la vidéo, la vod et les abonnements à des services vidéo payants) a crû de 9% en 2018, un taux de croissance à la chinoise donc, pour atteindre environ 97 milliards de dollars. Pour le cinéma américain cela se traduit notamment par une forte croissance de la production, notamment +6% de films de plus de 15 millions de dollars.

En France tout va bien aussi, nous avons la meilleure situation d’Europe, les financements ont augmenté de moins 12%, la contribution de Canal+ a augmenté de moins 22% et le nombre de films de plus de 10 millions d’euros est passé de 22 en 2017 à 15 en 2018.

Mais trêve d’ironie. Car la question de la production de films français est obscurcie chez nous par deux véritables fake news (infox) qu’il convient de démonter, situation d’autant plus irritante que les pouvoirs publics, avec le rapport Bonnell de 2014, avaient fait l’effort d’éclairer cette question d’une façon qui aurait dû être définitive.

Première fake news : 90% des films français sont non-rentables

Une fake news, ou infox, nous dit le dictionnaire en ligne wiktionnary, est une « fausse information diffusée dans des médias de grande diffusion, dans un but politique ou seulement économique ». Regardons ce qui se passait quand on entrait l’entrée « production cinématographique française » sur Google le 20 mars 2019 :

C’est que, comme chaque année au moins depuis 2016, le Film Français a publié le 15 février 2019 un dossier intitulé « Quels ont été les films français les plus rentables en salle en 2018 ? ».  Il n’a pas fallu plus de deux jours pour que le titre perde son « en salle » sur Le Point, La Croix, Le Figaro, LCI, sur la plupart des médias ayant un intérêt pour le cinéma, et devienne « la rentabilité du cinéma français en question ». La suite relève du comique de répétition : Michel Guerrin, rédacteur en chef au Monde publie un article mettant du coup en cause la politique française du cinéma, Libération réplique en contestant la méthode suivie par Le Film Français. La présidente du CNC fait une mise au point. De 2013 à 2015, c’était BFM-Business qui faisait ces calculs, avec des résultats identiques (seuls 10% des films sont rentables) et Les Inrocks qui les contestait. Et le CNC qui faisait une mise au point.

S’il n’est pas sûr que cette question passionne les lecteurs, elle semble en tout cas intéresser les rédactions, et certains politiques. La critique libérale de l’intervention de l’Etat en général, et dans la culture en particulier, y trouve un décor prestigieux pour faire entendre sa fanfare. Dans la dernière décennie c’est l’économiste Olivier Babeau, fondateur et président de l’institut Sapiens, qui tenait la trompette. Et sur la question de la rentabilité des films il allait plus loin encore puisque dans sa note de 2016 il exposait qu’ « une étude réalisée en 2005 montrait que, sur les 162 films produits cette année-là, seuls 15 films avaient recouvré leurs dépenses de production et de distribution sur l’ensemble des premières exploitations.  » affirmation qui ne lui semblait pas contredire absolument une autre figurant quelques ligne plus haut : « Les films français sont aujourd’hui presque tous produits grâce à un préfinancement à 100 % des frais. Autrement dit, le producteur ne prend aucun risque lorsqu’il produit un film, mais engrange en revanche les bénéfices en cas de succès ». Scandaleux mais pas tout-à-fait nouveau puisque on sait depuis longtemps que les producteurs français sont ces magiciens capables de ne prendre aucun risque (ils sont préfinancés à 100%) tout en perdant tout le temps de l’argent (90% des films sont non-rentables).

La rentabilité des films de cinéma est ainsi ce qu’on appelait autrefois un « pont aux ânes » universitaire. Parmi des centaines d’exercices, surtout aux Etats-Unis, citons celle de la chaire de l’Ecole des Mines et de Paritech « Rentabilité économique des films à gros budget » par Victor Lavialle.  Dans ce type d’exercice le chercheur « mouline » des données accessibles, de façon plus ou moins ingénieuse, et finit, dans les annexes méthodologiques, par reconnaitre que pour les deux tiers des recettes (la télé, la vidéo, la svod, les exportations) il s’est fondé sur des estimations globales qu’il a ensuite reventilées par film et que pour les coûts des films il a pris les devis présentés au CNC. On fera une exception pour les travaux du britannique Stephen Follows, eux aussi en butte aux difficultés d’accès à des données pertinentes, mais beaucoup plus sophistiqués. Son site (multilingue) est une référence en la matière.

La question de la rentabilité des films est difficile pour de multiples bonnes raisons, mais les chercheurs impatients, confondant difficulté avec opacité, en trouvent parfois de mauvaises. En voici quelques-unes sans entrer dans trop de détails :

  • Qu’est-ce que le coût d’un film ? Son devis ? Mais d’abord il y en a plusieurs en fonction des stades de l’agrément. Ensuite il y a bien un coût réel, différent du devis, sur lesquels les différentes parties prenantes de la production doivent s’entendre pour apprécier ce que valent leurs apports. En moyenne ce coût réel est inférieur de 9% par rapport au premier devis présenté. Entre l’agrément d’un film par le CNC et sa mise en production effective il peut s’écouler en effet  un an, souvent plus, et dans cet intervalle le devis évolue. En outre la rentabilité ne peut s’apprécier sur le seul coût de production, il faut y ajouter le coût de promotion. Celui-ci est très imparfaitement connu par le CNC et encore moins publié. Aux Etats-Unis on considère que les quelques 160 films distribués par les majors chaque année coûtent en promotion 40% de ce qu’ils ont coûté en fabrication. En France on en est très loin, mais surtout avec de grandes variations selon les films, selon qu’ils ont été ou non en partie préfinancés par un distributeur, selon le genre, selon la période de l’année. En tout cas il est faux de considérer que les dépenses de promotion sont simplement proportionnelles au devis des films comme le font malgré tout la plupart des calculs cités.
  • Les couts sont difficiles à connaître, mais que dire alors des recettes ? Les recettes tirées des salles sont à peu près connues, en tout cas au niveau des salles elles-mêmes, mais leur remontée effective au groupe des producteurs peut réserver des surprises. Les recettes nettes tirées des exploitations en vidéo, en vod, en svod et les ventes ultérieures à des chaînes de télévision autres que celles qui ont éventuellement préfinancé le film, sans parler des ventes internationales, ne sont connues que longtemps après l’année de sortie du film et ne sont en tout cas pas publiées. On peut bien faire des évaluations globales pour l’ensemble du secteur, mais les affecter ensuite à tel ou tel film dont on connaîtrait les coûts est une autre paire de manches.

Pourtant un tel travail, de romain, a bel et bien été fait sur un échantillon de 1283 films français sortis entre 2004 et 2011, avec un zoom sur les 619 films sortis avant 2008 pour lesquels on pouvait considérer que leur exploitation était à peu près terminée en 2013. Il s’agit de l’étude économique commandée par le CNC et formant la base du rapport dirigé par René Bonnell et rendu public en 2014. Ces deux documents, l’étude et le rapport proprement dit, sont certes d’une lecture disons exigeante, mais ils auraient dû, s’ils avaient été lus, éradiquer définitivement tous les calculs approximatifs publiés ici ou là. On peut tenter de résumer les conclusions de l’étude sur le sujet de la rfentabilité :

  • En moyenne les préfinancements (privés plus aides publiques) couvrent 85% des coûts. Il est donc faux de dire que les films français sont presque tous produits grâce à un préfinancement à 100%  (Babeau). Les gros films ne sont pas plus préfinancés que la moyenne. Ce sont les plus petits films, ceux qui n’ont pas de télé qui sont les moins préfinancés (à 49%).
  • Globalement la production de films frais est déficitaire sur leur première exploitation, mais jusqu’en 2010 les producteurs pouvaient couvrir ce déficit par la commercialisation de leur catalogue. Il est sans doute utile de préciser qu’il s’agit bien là d’une recette normale pour cette activité, et non d’un tour de passe-passe. Mais aussi noter que cette ressource semble s’épuiser comme le montre le graphique suivant issu du rapport:

En vert le cumul des pertes d’exploitation des films frais (encore une fois, ce n’est pas parce que le total est négatif que 90% des films sont en déficit) et en bleu les recettes tirées de la vente de films de catalogue.

  • 34% des films sont rentables grâce à leur première séquence d’exploitation. On est donc loin des 90% de films non-rentable souvent dénoncés. Pour les films coûtant entre 4 et 15 M€ cette proportion de films rentables dépasse 50%, elle est même de plus de 59% pour ceux coûtant plus de 7 M€. Les plus souvent en déficit sont comme attendu les tout petits films (85% de ceux de moins d’1 M€). Cette distribution des films rentables ne semble pas anormale dans une industrie de prototypes comme le cinéma. Dans l’édition de livres par exemple il n’est pas certain que 34% des titres publiés soient rentables, et c’est une loi générale des industries culturelles depuis leur origine que le succès d’une minorité d’oeuvres permette de financer l’insuccès économique du reste.

Mais la non-rentabilité endémique des films français relève bien de la mécanique de la fake news qui suppose toujours trois temps. On part d’un fait, ici un calcul assorti d’un certain nombre de précautions méthodologiques (Le Film Français précise bien qu’il s’agit d’une estimation fondée sur les seuls résultats en salle). Dans un deuxième temps des médias généralistes plus pressés oublient les ennuyeuses précautions méthodologiques (la salle, le caractère estimatif) et sautent à la conclusion : les films sont déficitaires. Et dans un troisième temps des politiques s’en mêlent, généralement à droite, pour dénoncer le “gaspillage de l’argent public ».

Deuxième fake news : la production cinéma française va bien

Libé ou les Inrocks ont donc raison de voler dans les plumes de ceux qui répètent régulièrement que le cinéma français est non rentable et malade de ses « subventions ». Cependant il serait préférable de se contenter de renvoyer aux  travaux sérieux publiés par le CNC, pas encore trop anciens, plutôt que de refuser en bloc tout examen de la question en fustigeant « ceux qui traitent de la production artistique par le seul prisme du tiroir-caisse » (Libé). La présidente du CNC est également dans son rôle en rappelant le lundi 18 mars 2019 que l’exploitation d’un film doit s’apprécier sur la durée et que 80% des films sont encore exploités dix ans près leur sortie, ce qui rend vain l’exercice des prévisions du Film Français extrapolant les résultats de la seule salle. Très bien, mais alors revenons justement au rapport Bonnell.

Ce document remis en décembre 2013 et rendu public lors des Assises du Cinéma organisées sous l’égide de la ministre de la culture Aurélie Filipetti en avril 2014 comportait 50 propositions couvrant l’ensemble de la filière sauf l’exploitation en salles. Certaines ont été suivies, d’autres ignorées comme la révision de la chronologie des médias qui a laborieusement accouché d’une souris en 2019. Mais il y avait, au cœur de l’analyse, cœur recouvert d’une rédaction aussi diplomatique que parfois elliptique, une bombe : les doutes quant à la politique des « petits films ». Ainsi à la page 32 du rapport :

« Des films [sont]sous-financés à des degrés variables en général sans le concours de chaînes de télévision et/ou sans préventes en salles, vidéo ou à l’étranger. Ils dominent largement la catégorie des films à moins de 2 M€. Leur l’échec est supporté par le producteur (frais généraux non couverts, endettement) les fournisseurs non payés et le non remboursement des aides publiques directes (avance sur recettes, aides régionales) ou indirectes (Sofica), l’éventuel crédit d’impôt non remboursable jouant le rôle d’une subvention d’exploitation. »

Ces mêmes films dont l’étude servant de base au rapport montrait qu’ils ne recouvraient leurs coûts que dans 14% des cas. Dans les trois années qui ont précédé le rapport, de 2010 à 2012, il s’agissait de 216 films. Mais que s’est-il passé depuis ? Hélas, ils se sont au contraire multipliés : 265 films de moins de 2 M€ dans les trois années 2016 à 2018. Au lieu d‘en faire disons dix de moins par an en moyenne, on en lancé 17 de plus chaque année.

Pourtant, ce que le rapport Bonnell prévoyait, mais avec des précautions d’usage, s’est malheureusement produit. Les financements provenant des télévisons se sont écroulés. En 2018, la contribution de Canal + a baissé de près de 23% par rapport à 2017 ! Certes il faut se méfier dans ce domaine des statistiques annuelles, car il y a des effets conjoncturels, mais la tendance est bien là. La contribution des télévisions, gratuites et payantes représentait un gros tiers des apports dans les années 2000. Elles sont en baisse sur un rythme de plus de 10% par an. Et ce n‘est pas conjoncturel. Pour l’ensemble de la production les ressources ont baissé de 15% en 2018 par rapport à l’année précédente. Dans la plupart des secteurs on appellerait ça une grave crise. Apparemment pas dans le cinéma. Rappelons en outre que les chiffres sur la production 2018 sont en partie fondés sur les recettes de 2017 des chaînes de télévision. Le gros de la baisse est à venir, et c’est malheureusement une tendance lourde.

Quelle a été la réponse, pour l’instant, du cinéma français ? De manière surprenante, avec moins d’argent, cela a été de produire plus de films (le CNC s’en réjouit, il faut bien trouver quelque chose de positif dans un communiqué), mais surtout des petits films et moins de films à « gros » budget : il y avait 81 films de plus de 10M€ dans les trois années précédant le rapport Bonnell (2010 à 2012) mais il n’y en a eu que 61 de 2016 à 2018. L’inverse de ce qui était souhaité.

La raison d’une telle évolution, extrêmement dangereuse à terme, n’est pas mystérieuse. Elle n’est pas dans une absence de vision. Elle résulte d’une absence de politique. La croissance des petits films est surtout une conséquence mécanique de la baisse des ressources des télévisions. Ces films n’ayant de toute façon pas ou presque pas de financement venant des télés, ils sont les seuls à l’abri de la baisse de leurs ressources.

Le cinéma français, comme tous les cinémas d’ailleurs, a besoin de ces petits films. Ils constituent une porte d’entrée dans la profession, ce sont souvent des premiers films et c’est en grande partie (mais pas seulement) par eux que se renouvellent les talents. Mais la croissance de leur nombre, par défaut, n’est ni une bonne nouvelle, ni une nécessité culturelle mais une défaillance économique annoncée. Il faut rappeler que ces films ont des coûts horaires inférieurs à ceux de la fiction télévisée (déjà sous-financée en France) : 700.000 euros par heure contre 827000 pour la fiction. Économiquement ce sont des téléfilms… qui n’auraient pas de télé. Des couteaux sans lame, auxquels il manque le manche, selon la formule de Lichtenberg.

Les perspectives

Le rapport Bonnell s’appuyait sur une étude détaillée de la période 2004-2011 avec quelques données pour 2012. Sept ans après, peut-on imaginer comment le paysage a pu se déformer ?

  • La contribution des télévisions à la production de films frais résulte d’obligations réglementaires assises sur leur chiffre d’affaires. Elle a donc baissé en raison de l’évolution défavorable des recettes publicitaires et d’abonnement et de la stabilité des ressources des chaînes publiques. En 2015 la télévision contribuait au financement de nouveaux films français pour 363 millions d’euros, soit 35% du total. En 2018 ces chiffres sont devenus respectivement 273 millions d’euros pour 28,6% du total. Dans les années à venir ces contributions continueront à baisser à réglementation constante, et si modification il y a cela ne sera très probablement pas dans le sens d’une augmentation des contraintes pesant sur les diffuseurs.
  • Mais le rapport Bonnell montrait que la télévision intervient à deux autres endroits dans la trajectoire économique des films. D’abord par des achats de droits de diffusion de ceux de ces films qu’elle n’a pas pré-achetés, ensuite et surtout par les achats de films français plus anciens, dits de catalogue. On a vu plus haut que c’est cette dernière recette qui permettait globalement au secteur de financer ses pertes sur la première exploitation des films. Or la tendance n’était déjà pas bonne dans la période examinée par le rapport. Dans les deux dernières années elle ne suffisait même plus à compenser les pertes. Les ventes TV des films de catalogues français sont passées de 174 M€ en 2005 à 116 en 2011. Il est peu probable que cette tendance à la baisse se soit inversée, et ce n’est pas la quasi-disparition des ventes de DVD qui va arranger les choses. A la différence de la vidéo cependant, qui pourrait bien descendre un jour à presque zéro, les achats de films de catalogue disposent d’un amortisseur qui sont les quotas de diffusion de films français auxquels sont soumis les chaînes. On peut penser cependant que ce marché restera d’une manière ou d’une autre indexé sur les recettes déclinantes des diffuseurs, sauf si la suppression des jours interdits de cinéma et de la limite du nombre de films venaient dynamiser les catalogues.
  • On peut admettre la stabilité à moyen terme de la salle et des ressources publiques, avec cependant pour ces dernières un certain risque sur les aides régionales et le crédit d’impôt qui sont dans le collimateur du rapporteur général du budget à la commission des Finances, Joël Guiraud, et depuis longtemps dans celui de la Cour des Comptes.
  • Pour compenser la baisse des ressources provenant des télévisions (et de la vidéo) il ne reste plus alors que deux possibilités : l’exportation et les plateformes de svod. Mais cela revient au fond au même car les plateformes américaines ne prendront un nombre significatif de films français que s’ils ont un public international, et il est très peu probable qu’elles puissent entrer dans le moule des préfinancements à la française. En l’absence d’une plateforme française d’ambition internationale, il faudrait sans doute voir Britbox en Grande-Bretagne, RTL Now ou le ViaPlay nordique plutôt que se contenter de partager les miettes des investissements d’Amazon et Netflix.

Il faut donc voir dans l’année 2018 une occasion manquée. Sur un marché international très bien orienté, la production américaine multiplie les films de plus de 15 millions de dollars. Le marché est là. Soit on se résigne à constater que le culture française est inexportable, trop spécifique et à protéger, mais il faut alors anticiper que cette protection se fera avec des ressources en baisse de 10% par an pendant longtemps. Soit on considère qu’il s‘agit d’un marché, sur lequel les professionnels et artistes français ont une compétence et une histoire, mais on ne pourra pas y trouver les ressources qui ne viendront plus des télévisons en multipliant les téléfilms qui n’ont ni salles ni télés.

Alain Le Diberder

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5 réflexions au sujet de “Cinéma 2018: fake news, grand écart et rapport Bonnell”

  1. Bonjour, belle analyse, merci.
    L’extension de la convention collective a-t-elle eu un impact sur l’accroissement des « petits films » ?

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    • @aurelien Ferenczi
      Je suis un peu embarrassé pour répondre, mon analyse n’étant malheureusement qu’un constat et pas une explication
      de la croissance du nombre des films à petit budget contrastant avec la diminution de ceux dotés de plus de 10 M€. Il me semble probable qu’il y ait plusieurs causes, comme peut-être la prime au premier film qu’il faudrait peut-être rééquilibrer au profit de celle pour les seconds et troisièmes films, il y a un certain nombre de films qui espéraient une télé et qui ont sûrement dû se rabattre sur un budget plus faible compte tenu du durcissement de l’accès au financement des chaînes. Je crois que l’extension de la convention collective de 2012 a fait l’objet d’arrêtés successifs en 2014 puis 2015 notamment et il me semble difficile de lui imputer les évolutions de 2018.

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  2. Excellente analyse, documentée, chiffrée. Bravo. La nouvelle convention collective a créé malheureusement 3 types de films, ceux du far west où règne la loi du moins disant social en dessous de 1,2M€ de budget, ceux en annexe 3 qui a remplacé l’ancien système des -20%, -30% du minimum syndical pour les films à moins de 3,6M€ de budget et les autres où les minimum syndicaux sont respectés. La résultante est donc la multiplication des films à tous petits budgets où personne n’est payé à sa juste valeur à quelques postes prestigieux près. Comme il n’y a aucune réglementation c’est le code du travail de base qui s’applique, hors convention collective. Cette catégorie de films devait être réglementé mais elle ne l’a jamais été, sous la pression de certains syndicats de producteurs. De même pour l’annexe 3 qui est devenu le refuge de films sous financés où l’on triche allègrement pour se payer des comédiens pou des chefs de poste d’expérience.
    Il ne faut pas oublier non plus comme source intarissable de financement l’explosion des délocalisations sur ces 10 dernières années au moyen le plus souvent de fausses co-productions que le CNC n’encadre pas, même si ce phénomène baisse largement pour les tournages suite à la réforme du crédit d’impôt. La Belgique reste néanmoins la terre d’accueil d’1/3 des films français sur une partie de la post-production grâce à un dispositif fiscal appelé Tax Shelter qui permet de cumuler crédit d’impôt tournage en France et post-production quasi offerte outre quiévrain…

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